Il y a le patrimoine architectural, culturel et végétal. Toute cette flore qui nous entoure est de plus en plus méconnue. C’est la raison pour laquelle une série de panneaux d’informations a été posée dans le bois.

*Source Office National des Forêts – ONF

Je suis un fruitier grand et fort, à la chair réputée pour réaliser des placages décoratifs.

Un fruitier de forêt

Je suis l’alisier, de mon nom latin Sorbus torminalis. Vous voulez que je vous présente ma famille ? C’est celle des Rosacées, tout comme le poirier et le pommier sauvages, le cerisier à grappes et le merisier.

De croissance assez lente, je ne suis pas très grand : pas plus de 25 m. Mon tour de tronc est en moyenne de 2,3 m. Mes branches sont étalées et ma cime largement ovale et fournie.

Essence caduque, de demi-ombre, je m’enracine profondément dans les sols limoneux, meubles, généralement riches en calcaire.

Adepte de bois et des basses altitudes, je suis présent dans une grande partie de la France, mais souvent de façon éparse, et associé à des hêtres, des frênes ou des chênes.

Mon écorce et mon bois

Mon bois, blanc rosé, est lourd, homogène et très élastique. Il est utilisé pour fabriquer des pièces d’ébénisterie ou de machines, des instruments de musique, des gravures et des sculptures. Débité en feuilles ou en placage, il habille de grands panneaux décoratifs.

Des feuilles en forme de grenouilles aplaties

Je porte des feuilles au profil original, qui ne ressemble à aucun autre. Dentées, largement ovales, elles sont formées de trois à cinq paires de lobes profonds : une première paire de lobes très pointus et triangulaires à la base, les paires suivantes plus larges et de plus en plus courtes.

Mes feuilles mesurent environ 10 cm de long et presque autant de large. D’un vert foncé et brillant sur le dessus, elles sont plus pâles et velues sur le dessous. A la fin de l’été, elles virent au jaune, brun ou cramoisi. Leur pétiole est cannelé, un peu velu lui aussi.

En mai-juin, je fleuris : de petites fleurs blanches bisexuées d’environ 1,2 cm de large, portées par un pédicelle laineux et insérées sur la tige à des niveaux différents.

Ma pollinisation est assurée par les insectes.

Mes brunes alises, des fruits recherchés par les oiseaux

Ce sont des baies globuleuses grosses d’environ 1,5 cm qui, en mûrissant, passent du vert-brun à un brun ponctué de clair, en passant par le rouge orangé. Ils peuvent être mangés, mais seulement lorsqu’ils sont trop mûrs et commencent à se décomposer.

Je me reproduis souvent par drageonnement, grâce aux rejets qui s’élèvent de mes racines.

Le savez-vous ?

Mes fruits, très riches en tanin, sont réputés soigner les diarrhées et la dysenterie. D’ailleurs, le mot latin torminalis, présent dans mon nom, signifie « bon pour les coliques ».

Plus sympathique, mes alises donnent aussi une excellente eau-de-vie.

LES ARBRES TOTEM

 

Pourquoi maintient-on la biodiversité en conservant des arbres morts ?

Il est couramment admis que près d’un quart des espèces animales et fongiques (fongique : relatif aux champignons) forestières sont dépendantes du bois mort et des micro-habitats associés, en particulier les cavités. Les exigences relatives à ces habitats varient selon les espèces, des petites branches mortes pour certains insectes xylophages (xylophages : se dit des insectes qui se nourrissent de bois) jusqu’aux grandes cavités remplies de terreau pour d’autres.

En forêt, la dégradation du bois mort contribue au renouvellement de la matière organique dans le sol. Il est une source de nourriture, d’habitat et de gîte pour un grand nombre d’organismes.

En effet un arbre mort continue d’abriter de la vie en devenant le gîte pour de nombreuses espèces. Dans les cavités, les oiseaux et les chauves-souris y trouvent refuge. Pour assurer leur nidification les pics sont les seuls animaux à y creuser des cavités. D’autres animaux en profitent par la suite : les oiseaux (petites chouettes, pigeons colombins, sittelles…), les chiroptères (espèce de chauves-souris), divers mammifères (loir, …) et les insectes lorsque la cavité vieillit.

Enfin, les larves d’insectes s’y développent puis servent elles-mêmes de nourriture.

QUELQUES CHIFFRES :

20% des espèces forestières dépendent du bois mort

39% des oiseaux forestiers nichent dans des cavités

35 espèces de mammifères, 20 espèces d’amphibiens et de reptiles, des gastéropodes, de champignons et de végétaux utilisent l’arbre mort et le bois mort durant une partie de leur vie

Environ 3000 insectes vivent uniquement du bois mort

90% des insectes saproxyliques (saproxylique : se dit d’une espèce qui réalise tout ou partie de son cycle de vie dans le bois en décomposition. Elle est associée à des arbres tant vivants que morts) sont en voie de régression du fait de la disparition de leur milieu de vie. La majorité des coléoptères (espèce d’insectes) protégés sont liés au bois mort (grand capricorne, lucane).

PLANTE PROTÉGÉE

ASPHODÈLE : plante vivace

Nom scientifique : Asphodelus L.

Nom populaire : Asphodèle, Bâton royal.

Famille : Liliacées.

L’asphodèle est une espèce classée et protégée dans la France entière, sa cueillette est interdite L’asphodèle est par ailleurs une excellente plante mellifère

C’est une plante vivace méditerranéenne de grande taille, de la famille des Liliacées, avide de soleil, de chaleur et de sols calcaires et secs. On l’aime pour son allure, l’élégance altière de ses belles hampes de fleurs étoilées blanches ou roses qui lui ont valu son surnom de ‘Bâton royal’. L’Asphodelus albus, l’Asphodèle blanc, le plus connu, émerge au printemps des pierriers blanchis par le soleil dans le sud, ponctue les paysages pyrénéens et les campagnes bretonnes – on l’appelle alors l’Asphodèle d’Arrondeau – allumant de grandes chandelles lumineuses dans un paysage désolé. Les asphodèles ont longtemps été associées à la mort. Une coutume ancienne consistait à disposer des bouquets d’asphodèles sur la tombe des défunts. L’origine de cette coutume trouve ses origines dans la mythologie grecque : une partie des enfers se nommait ‘le pré d’asphodèle’ ou ‘la plaine des asphodèles’, et ce lieu accueillait les âmes fantômes des morts… D’origine montagnarde et méditerranéenne, cette robuste vivace est dotée de facultés d’adaptation exceptionnelles qui lui permettent de remonter assez haut vers le nord-ouest de notre pays. C’est une plante dotée d’une grande longévité, qui forme avec le temps des touffes imposantes, parfaitement à leur place dans un jardin blanc, sauvage, un jardin sec. Comme beaucoup de plantes à racines tubéreuses de climat méditerranéen, l’Asphodèle entre en repos l’été et se réveille en automne ou au printemps sous forme de touffes de longues feuilles étroites et coriaces. 

 

Le Charme, l’arbre des haies abondant mais oublié

Compagnon du chêne sessile et du hêtre, on me distingue facilement au milieu des autres arbres par mon tronc cannelé, comme formé de muscles longs et légèrement sinueux.

Je suis un arbre de taillis

Je suis le charme, Carpinus betulus pour les savants.

J’appartiens à la famille des Bétulacées, comme l’Aulne, le Bouleau et le Noisetier.

J’apprécie les sols neutres, assez riches, argileux et frais mais je redoute les humus acides et les sols marécageux.

Après le Hêtre et le Chêne, je suis l’arbre à feuilles caduques le plus abondant de France, surtout dans les plaines et sur les plateaux du Nord et de l’Est, où je constitue la base des taillis.

Je suis également souvent utilisé pour former des haies taillées, les charmilles.

De faible longévité, je ne vis en moyenne que jusqu’à 150 ans.

Je m’élève peu en montagne (1100 m).

Le charme d’Adam, le charme à dents

Mon tronc droit, d’environ 0,50 m de diamètre se dresse jusqu’à ma cime ovoïde, plutôt étroite, formée de nombreuses branches longues et grêles.

Mes branches portent mes feuilles caduques, simples, en position alterne, par un court pétiole, souvent rougeâtre.

Longues de 5 à 12 cm, large de 3 à 6, celles-ci présentent une forme allongée, ovoïde, à nervures latérales en principe non ramifiées et sont doublement dentées.

Le savez-vous ? La présence de dents sur mes bords de feuilles permet de me différencier du hêtre

Vert tendre ou vert sombre sur leur face supérieure, elles arborent une teinte plus pâle en dessous.

Caractéristique, leur aspect « gaufré » ressort d’autant plus chez les jeunes pousses.

Elles sont marcescentes : elles sèchent sur l’arbre avant de tomber quand les nouvelles feuilles poussent.

Des fruits volants

Je suis une espèce monoïque, mes chatons mâles, cylindriques, sont verdâtres et pendants. Ils apparaissent dès l’automne, portés par les rameaux de l’année précédente.

Mes inflorescences femelles pendent discrètement à l’extrémité de la pousse annuelle, produites en même temps que les feuilles.

Le savez-vous ? Mon fruit est un akène

Sorte de noisette côtelée de 6 à 8 mm de diamètre, logé au cœur d’une bractée en forme de feuille à trois lobes.

Cette grande bractée trilobée sert d’aile de dissémination pour la graine.

Une excellente fibre

De croissance assez lente, je dépasse rarement les 20 mètres de haut.

Mes fibres longues servent pour composer des panneaux de fibres de bois comme le medium-MDF ou l’isorel.

A l’heure actuelle je suis un bois de trituration très recherché.

Je suis un excellent bois de chauffage, grâce à mon pouvoir calorifique élevé.

Le châtaignier et ses délices culinaires

Hum, de bons marrons grillés… Mais mon nom est châtaignier et que mes fruits dont vous vous délectez en hiver sont en fait des châtaignes ! Cette petite précision effectuée, je peux vous raconter qui je suis.

De nom latin Castanea sativa, je suis membre de la famille des Fagacées, comme le Hêtre et le Chêne.

Castanea viendrait du grec kastanon, faisant référence à une ville du même nom en Thessalie, renommée dans l’Antiquité pour la qualité des châtaignes qu’on y récoltait. Sativa signifie : cultivé.

Originaire d’Europe méridionale et orientale, je couvre globalement environ 1,5% de la forêt française.

Répandu par l’homme

Essence de lumière ou demi-ombre, je peux me contenter de sols pauvres, acides ou sableux.

Cependant, je crains les grands froids et les sols calcaires. La Bretagne et le Massif Central correspondent à mes attentes et j’y suis très présent. Je m’associe au Pin sylvestre et au Chêne sessile, mais j’apprécie surtout de me retrouver avec mes semblables.

Je suis un bon moyen de protection contre les incendies.

Je prospère en moyenne montagne (800 m), parfois jusqu’à 1000 m d’altitude. C’est l’homme qui m’a étalé sur le territoire français à partir du littoral méditerranéen.

Je suis aussi fréquemment planté dans les parcs publics ou utilisé pour former des haies à recépage facile.

Une exceptionnelle longévité !

Un de mes records est ma longévité ! J’atteins les 500 à 1.000 ans et il existe même en Sicile, sur une pente de l’Etna, un châtaignier colossal de 62 mètres de circonférence, âgé d’environ 3.000 ans.

Mon tour de tronc voisine facilement avec les 10 m et je monte jusqu’à 35 m de haut : impressionnant, non ?

Quant à mes rameaux, ils poussent de manière tortueuse, participant ainsi à l’impression de puissance que je dégage.

Mon écorce brune est d’abord lisse, puis se crevasse en spirale, au fil des ans.

Comme la plupart des feuillus, je suis un Dicotylédone : à l’état embryon, dans la graine, je possède deux cotylédons, des lobes foliacés qui me servent de réserves.

Mes grandes feuilles (jusqu’à 20 cm) sont disposées de façon alternée sur mes branches, pétiolées, coriaces et bordées de grosses dents pointues.

De vert luisant, elles passent à l’automne par un beau jaune éphémère avant de virer au marron. Marcescentes, elles se dessèchent sur mes branches avant de tomber en hiver.

Vous connaissez bien mes bogues épineuses

Dès mes 20 ans, je fleuris.

Mes fleurs apparaissent en juin-juillet. Comme mes chatons mâles et femelles ne sont pas mûrs en même temps, il ne peut y avoir d’auto-fécondation. Ce sont le vent et les insectes qui s’en chargent en transportant le pollen.

En octobre, mes bogues épineuses abritent chacune trois châtaignes.

D’un diamètre de 6 cm, elles sont recouvertes d’épines et s’ouvrent en 4 parties. C’est entre 40 et 60 ans que j’en produis le plus !

Lorsque les châtaignes tombent au sol, vers octobre-novembre, elles sont disséminées par des animaux (rongeurs, geais) : ils les enterrent pour se faire un garde-manger pour l’hiver. Mais, oubliant parfois où ils ont caché leurs réserves, ils offrent une chance aux graines de germer, une fois le printemps arrivé.

De la farine à la charpente, en passant par les castagnettes

De croissance rapide, je repousse facilement après la coupe et produis des tiges régulières et faciles d’emploi.

Mon bois brun clair servait autrefois à la tonnellerie et en bois de mine. Actuellement, je suis utilisé, en menuiserie, petite charpente, piquets et également pour la couverture de bâtiments sous la forme de lauzes de châtaigniers.

Parfois atteint par le défaut de roulure (les cernes se décollent), je ne puis alors être utilisé pour des poutres de grande section. Pourtant mes poutres chassent les araignées !

J’ai fait l’objet de nombreuses autres utilisations : riche en tanins (5 à 8%), j’ai été très largement exploité pour cette raison, surtout dans la région lyonnaise au XIXe siècle ; les castagnettes sont faites de mon bois ; mes feuilles servent parfois à parfumer et emballer le fromage de chèvre ; autrefois utilisées comme farine, mes châtaignes sont désormais surtout appréciées en confiserie pour les « marrons » glacés.

Quant au miel tiré de mes fleurs, il est foncé et de goût prononcé.

Sa majesté le Chêne

Je suis du genre Quercus, qui viendrait du celte « kaerquez », « bel arbre », et me décline en plusieurs espèces : chêne pédonculé et chêne sessile ou rouvre en France ; mais aussi chêne vert, chêne liège, chêne chevelu, chêne blanc.

Qui mieux que moi symbolise la force et la majesté ?

De 40 m de hauteur, de tronc droit et puissant – jusqu’à 2 m de diamètre, voyez-un peu la chose – une longévité qui se compte en centaines d’années, des racines profondes et des branches massives et tortueuses, mon nom est Chêne !

Je suis tellement impressionnant que mon nom grec, dru, signifie « arbre », rien que ça !

Tout comme le Châtaignier et le Hêtre, j’appartiens à la famille des Fagacées, du grec phago, « manger », en référence à mes glands comestibles.

J’aime la lumière

En France, je recouvre 40% des forêts.

C’est sous ma forme « Chêne pédonculé » que je suis le plus connu, le plus typique des forêts françaises, même si je suis absent des Alpes du Sud et du pourtour méditerranéen. J’aime les climats très lumineux et ne supporte pas le couvert !

Je m’installe ainsi en lisère ou en haie, sur des sols compacts, profonds, frais et humides. Au-dessus de 500 m, je ne pousse plus.

Associés au Hêtre, nous formons des chênaies-hêtraies.

Zoom : la forêt de Tronçais

En 1669, pour répondre aux besoins du pays en bois de marine, Colbert entreprit un vaste programme de plantation de chêne rouvre : il en reste de belles forêts comme celle de Tronçais.

Un feuillage ajouré

Mes feuilles simples, alternes, mesurent de 7 à 13 cm de long et présentent un découpage en cinq à sept lobes si caractéristiques : arrondis asymétriques, séparés par des sinus relativement profonds.

Elles arborent une couleur vert foncé sur le dessus et une coloration plus pâle en dessous. La base de leur limbe est étroite et comporte deux petits lobes en oreillettes.

Mon feuillage ajouré permet le passage de la lumière, favorisant le développement des semis et d’un sous-bois arbustif.

En hiver, mes feuilles se dessèchent avant de tomber (feuilles marcescentes comme les membres des Fagacées en général), contrairement à celles du Chêne liège et du Chêne vert.

Sur un pied d’égalité

Côté reproduction, je suis monoïque : je porte mes fleurs mâles et femelles sur un même pied.

Mes chatons mâles, longs et jaunâtres, pendants, croissent de fin avril à mai, à l’extrémité de ma pousse annuelle. Tandis que mes chatons femelles, minuscules, sont placés dans une cupule à l’extrémité d’un long pédoncule.

Ils apparaissent sur mes pousses annuelles, peu de temps après la feuillaison.

Les fruits qui résultent de la fécondation sont des glands ovoïdes allongés, de 1,5 à 3 cm de long, groupés sur un long pédoncule (d’où mon nom).

Une cupule écailleuse les couvre sur un tiers. La fructification a lieu en septembre et octobre.

Comme la plupart des feuillus, je suis un Dicotylédone : à l’état embryon, dans la graine, je possède deux cotylédons, des lobes foliacés qui me servent de réserves.

Mon écorce

Mon écorce grise, lisse dans les premières années, se creuse de sillons longitudinaux roses et ocres de plus en plus profonds à partir de 20 ou 30 ans.

Un bois dur et durable

Mon bois est souple quand il est frais, dur en vieillissant, empêchant ainsi les vers de s’y loger.

Il est d’ailleurs le plus dur et le plus durable des bois européens. Il est donc utilisé pour la charpente, les traverses de chemin de fer et bien sûr pour l’ébénisterie et la sculpture. Mon bois est aussi très dense et très lourd, avec une densité supérieure à 1 tonne par m3.

Mis en œuvre sous l’eau, ma durabilité est presque illimitée. Idéal pour des pilotis !

Comme il résiste bien à l’eau, le bois de mes branches courbes était très utilisé pour la construction navale. Mon bois sert aussi à faire des tonneaux, une utilisation due à la qualité de mes bois de merrains et à la présence de tanin. Pour la même raison, mon écorce est utilisée pour tanner le cuir.

Côté alimentation, mes glands riches en amidon servaient à engraisser les porcs. Tandis que torréfié, ils peuvent être un substitut de café.

Frêne, le flexible

Frênes de lance

Membre de la famille des Oléacées, je suis l’un des plus grands feuillus européens.

Fraxinus excelsior en latin et en français frêne commun, grand frêne, frêne élevé, langue d’oiseau.

Mon nom de genre Fraxinus vient du mot « lance«  en latin car c’est à partir de mon bois qu’étaient faites les lances des soldats.

signifie grand, élevé, élancé.

Je recherche l’humidité

Adeptes des sols frais et plutôt humides, je suis souvent le long des cours d’eau.

On me trouve partout en France, sauf dans le Sud-Est. Ma préférence va cependant au Nord-Picardie, à la Champagne, aux Ardennes et à la Franche-Comté.

Je peux vivre en montagne jusqu’à 1500 m, mais je crains les froids tardifs.

Je suis une essence pionnière

Essence pionnière, je colonise tous les espaces, même ceux qui ne me conviennent pas a priori.

En association avec le Chêne, je forme des futaies appelées « chênaies-frênaies ». 

De silhouette élancée, j’atteins facilement les 40 m de haut.

En forêt, je suis plutôt du style grande perche : étroit et allongé, mais si j’ai de l’espace, comme lorsque je suis isolé, j’étends ma ramure qui sera alors peu serrée.

En hiver, je suis couronné par une cime équilibrée en forme de voûte.

Quand je suis jeune, l’écorce de mon tronc est lisse, gris clair, mouchetée de lenticelles blanchâtres. En vieillissant, elle se crevasse de profondes gerçures.

Des feuilles composées

Un peu paresseux, je suis l’un des derniers arbres à émettre mes feuilles lancéolées vert foncé.

Elles apparaissent même après mes fleurs ! Elles poussent de façon opposée, à angles droits avec la paire précédente et sont des composées : une feuille est en fait composée de 7 à 15 autres petites feuilles appelées folioles.

Trapus et noueux, mes rameaux portent de gros bourgeons noirs, légèrement veloutés et opposés. Ces derniers sont très caractéristiques.

Des fruits ailés

Pour la reproduction, je préfère que chacun porte ses fleurs : un arbre mâle d’un côté, un arbre femelle de l’autre. Mais certains jouent les originaux et sont hermaphrodites. Très simples, sans calice ni corolle, mes fleurs comportent seulement deux étamines ou un stigmate bifide.

Les fruits sont des samares – fruit sec indéhiscent muni d’une excroissance en forme d’aile membraneuse – simples allongées et aplaties, disposées en grappes pendantes. Elles sont appelées « langues d’oiseau ».

A forme ailée de mes fruits leur permet d’être disséminés par le vent.

Un bois flexible et résistant

Dur mais souple, mon bois est facile à travailler et prend bien les couleurs, le cérusage et les vernis.

Flexible et de grande résistance, il est utilisé en ébénisterie, en menuiserie et pour de nombreux articles de sport.

Très bon bois de feu, il se fend aisément. Il était utilisé autrefois pour le charronnage.

Feuilles et écorce sont utilisées en pharmacie pour leurs propriétés anti-inflammatoires et diurétiques. Également fébrifuge, je suis surnommé le « quinquina d’Europe ».

Zoom : à l’image de l’univers

Pour les Scandinaves, le Frêne était l’arbre du monde à l’ombre duquel l’univers se déployait : d’innombrables animaux s’y abritaient.

Toujours vert, il était le symbole de la pérennité de la vie, que rien ne pouvait détruire.

Merisier, « l’ancêtre » des cerisiers

Ah, les cerises me doivent tout ! Hé oui, s’il n’y a qu’une lettre de différence entre l’arbre qui les porte et moi, ce n’est pas complètement un hasard !

Cerisier des oiseaux

Côté famille, j’appartiens à celles des Rosacées.

Une famille cosmopolite d’au moins 2.000 espèces, répartis dans une centaine de genres et réunissant des plantes herbacées vivaces, des arbustes et des arbres !

Les cerisiers de culture sont mes descendants !

Prunus avium, en latin et en français merisier, guigne, bigarreau, cerisier des bois, guignier sauvage.

Prunus est le nom générique latin pour ces fruitiers, avium fait référence au fait que les oiseaux (avis) dispersent mes graines après les avoir mangées.

Signe distinctif : les nectaires rouges à la base de mes feuilles

Originaire du Moyen-Orient, je suis un grand arbre robuste à fût droit et cylindrique, pouvant atteindre 25 m de haut.

Je suis plutôt élancé et mon écorce rugueuse se détache par lanières horizontales, luisantes, brun rougeâtre.

Au cours de mes premières années, je suis pourvu d’une cime étroite et relativement claire, aux ramifications souvent verticillées. Parvenu à maturité, ma cime s’arrondit et ses branches retombent légèrement à leur extrémité.

Mes feuilles caduques sont alternes, pendantes, oblongues et dentées. Elles mesurent une quinzaine de centimètres. Grâce à deux petites glandes rouges à leur base, je suis facile à reconnaître.

Je ne m’éternise généralement pas : ma durée de vie ne dépasse pas le siècle.

Gare aux chevreuils

Exigeant en lumière, adepte des sols fertiles et assez frais, je ne pousse pas en peuplement pur, mais en mélange avec d’autres essences.

Dans mes premières années, je suis la proie des chevreuils : il faut donc protéger mes bourgeons de leur appétit !

Commun un peu partout en France, sauf dans le Midi méditerranéen, je suis présent globalement sur 32.000 hectares.

Les merises

En avril-mai, je me pare de jolies fleurs groupées en bouquets, longuement pédonculés, à pétales blancs longs de 1 à 2 cm.

Etant hermaphrodite, mes fleurs sont bisexuées.

Mes fruits – on les appelle merises – sont des drupes, c’est-à-dire un fruit charnu à noyaux. Rouge foncé puis noirs, ils sont sucrés ou acides.

Ils sont à la base du kirsch en Allemagne et du cherry-brandy en Angleterre.

Un bois saumoné

Mon bois saumoné à la structure compacte fait le bonheur des sculpteurs, des ébénistes et des menuisiers.

Il sert en effet surtout pour la décoration et l’ameublement sous forme de placages, tabletterie, en lutherie et pour les pipes.

A noter aussi que je suis excellent comme porte-greffe pour les arbres fruitiers.

Un érable ? Des érables

Symbole du Canada, ma feuille est bien reconnaissable : je suis l’érable. Ou plutôt, nous sommes les érables. Tous du genre Acer, seul représentant de la famille des Acéracées (acer signifie dur en latin), nous nous déclinons en plusieurs espèces, environ 150 !

Symbole du Canada, ma feuille est bien reconnaissable : je suis l’Erable.

Ou plutôt, nous sommes les érables. Tous du genre Acer, seul représentant de la famille des Acéracées (acer signifie dur en latin), nous nous déclinons en plusieurs espèces, environ 150 !

Comme la plupart des feuillus, nous sommes des Dicotylédones : à l’état embryon, dans la graine, nous possédons deux cotylédons, des lobes foliacés qui servent de réserves nutritives. 

Autant en emporte le vent

Quelle que soit notre espèce, notre feuillage est caduc.

Nos feuilles sont toujours opposées, en disposition décussée, c’est-à-dire que deux paires se suivent en tournant à angle droit.

Nous fleurissons généralement à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Nos fruits sont des samares – fruit sec indéhiscent muni d’une excroissance en forme d’aile membraneuse – doubles en hélice.

Grâce à cette forme, les graines peuvent ainsi être transportées sur des distances considérables par le vent.

L’angle d’assemblage des 2 samares caractérise chaque espèce.

Petit topo sur quelques-uns d’entre nous :

  1. L’Erable champêtre, Acer campestre, originaire d’Europe et d’Asie centrale, est souvent planté en haies. Petit arbre de 12 à 15 m, il peut cependant atteindre les 25 m de haut en forêt. Ses samares ont leurs deux ailes rétrécies à la base
  2. L’Erable de Montpellier, Acer monspessulanum, abonde en France dans le Languedoc et la Provence. Il porte une couronne en forme de dôme, très largement branchu
  3. L’Erable à sucre, Acer saccharum, ne se trouve qu’en parc. Sa sève recueillie au printemps à la monte de la sève donne les délicieux sucre et sirop… d’érable
  4. Les espèces japonaises sont de magnifiques petits arbres qui offrent à leurs admirateurs de très belles couleurs automnales et leur silhouette délicate, due à leurs branches sinueuses.

Érable, platane et sycomore

Quelle pagaille entre les érables, les platanes et les sycomores : comment faire le tri entre l’Erable-platane, l’Erable sycomore et l’Erable faux-platane ? Il y a de quoi y perdre son latin ! Mais justement, pour éviter la confusion, mieux vaut se référer à leur nom latin.

 

  1. Ainsi l’Erable faux-platane et l’Erable sycomore sont un seul et même arbre, le géant de la famille d’ailleurs (plus de 30 m) : Acer pseudoplatanus.

Pourquoi le nom de sycomore ? Parce que ses feuilles ressemblent à celles d’un figuier, qui se dit sykon en grec. Elles sont arrondies et formées de 5 lobes.

Son bois est utilisé pour la fabrication de meubles, d’ustensiles de cuisine, en ébénisterie et en menuiserie. Chez certains individus, il est parcouru de fibres ondulées très recherchées pour les placages et la lutherie.

Pour compliquer la chose – ou l’expliquer – en Amérique du Nord, le nom vernaculaire du genre Platanus est Sycamore…

Pin maritime, le bien nommé

Je suis le membre fondateur des Pinacées : Pinus pinaster en latin, et en français Pin des Landes, Pin maritime, Pin de Bordeaux, pinastre, Pin de Corte.

Pinaster est le nom générique des pins au sens large en Italie latine.

Un arbre de littoral

Je couvre 10% des surfaces boisées.

Originaire de Méditerranée centrale et occidentale, je supporte des sols pauvres mais j’ai besoin de lumière, de chaleur et d’une certaine humidité atmosphérique tout en supportant la sécheresse estivale.

Je suis très répandu dans les régions sablonneuses du Sud, les Landes.

En bordure du littoral, je sers à fixer les dunes en stabilisant le sol. Dans le Midi, je suis très sensible aux incendies.

De grandes aiguilles

Je porte mes fleurs mâles jaunes et mes fleurs femelles rouges en groupe séparés, sur les jeunes rameaux.

Je suis reconnaissable à mes très longues aiguilles rigides groupées par paires, et à mes gros cônes. Ces derniers peuvent rester pendus des années, au point que j’en arrive à en être entièrement couvert !

Je possède le record de longueur pour mes aiguilles et mes cônes brun clair brillants : 20 cm pour elles comme pour eux !

De couleur gris-vert virant peu à peu au vert foncé, mes aiguilles pointent vers l’avant des rameaux.

Une cime peu fournie

Mon tronc porte des branches disposées en verticilles et partent horizontalement.

Tout comme pour mon cousin sylvestre, la partie basse de mon tronc perd ses branches, même quand je pousse librement. Dans ce cas, mon tronc se tord par endroit.

Mais planté serré, je m’étire d’avantage et pousse de manière parfaitement rectiligne.

Je peux atteindre les 40 m de hauteur alors que ma cime est généralement peu fournie et large.

Je me drape d’une écorce épaisse, gris clair puis brun-rouge. De profondes crevasses la découpent en plaques carrées.

Un bois dur

Mon bois de couleur rougeâtre, au grain grossier, a une odeur de résine très prononcée : il présente parfois des poches de résine.

Dur, lourd, moyennement nerveux, il résiste bien à la compression mais n’est pas très flexible et est assez fissile. Il se travaille, se cloue et se peint cependant bien.

On m’utilise pour les charpentes classiques et en lamellé-collé, pour la menuiserie du bâtiment, les parquets, les bois de mine, les poteaux télégraphiques, les bois d’emballage et la papeterie.

Les grosses billes fournissent du bois de déroulage en panneau de contreplaqué.

Jadis j’étais exploité pour ma résine dont on tire la térébenthine de Bordeaux : une petite incision en biais dans mon écorce laisse s’écouler la résine qui était recueillie dans de petits pots.

Pin sylvestre : un vaste habitat

Membre de la famille des Pinacées, comme le Sapin et l’Epicéa, mon nom est Pinus sylvestris en latin. En français : Pin sylvestre, Pin d’Ecosse, Pin de Haguenau, Pin sauvage, Sapin rouge du Nord.

Pinus est le nom latin du Pin parasol, sylvestris signifie « sauvage, loin des habitations ».

Comme tous les pins, je suis plutôt social et je colonise les espaces vides.

Mais je n’apprécie guère la concurrence d’arbres plus grands que moi : j’ai besoin de lumière !

Un arbre de reboisement

Avec mes cousins, les pins d’Alep et les pins maritimes, nous couvrons 20% de la forêt française.

En fait, je m’adapte très bien à mon habitat et présente ainsi des écotypes variés.

Je me répartis de la Sibérie à l’Espagne. Grâce à mon système radiculaire et à ma racine pivotante, je m’implante profondément dans le sol.

J’apprécie la montagne, les sols sablonneux ou gravillonneux mais je supporte moins les terrains calcaires !

Mon caractère facile fait de moi un arbre très utilisé pour le reboisement.

En France, je suis présent partout sauf dans le Sud-Ouest et sur le littoral méditerranéen, investis par mon cousin maritime ; j’abonde notamment dans les zones de montagnes, comme le Sud du Massif-Central et des Alpes.

Un houppier caractéristique

En futaie, je dresse mon fût élancé jusqu’à 35 m de haut. Si je pousse librement, mon tronc est plutôt tordu.

Quant à mon houppier, il est large et étayé, légèrement pyramidal.

Le bas de mon tronc est dégagé car les branches les plus basses sèchent et tombent.

Mon écorce pourpre-grise pèle par plaques minces irrégulières.

Longues de 4 à 7 cm, mes aiguilles d’un beau vert-bleu s’égayent de reflets argentés. Généralement un peu tordues, elles s’insèrent à la base par paire dans une gaine.

De petits cônes

Je porte mes fleurs mâles jaunes à la base des rameaux et mes fleurs femelles rouges à l’extrémité. Le tout sur un même pied : je suis monoïque.

Mes petits cônes apparaissent en septembre : ovoïdes, de 3 à 4 cm, dressés, ils sont d’abord rouges avant d’aborder un brun fauve clair.

Je fructifie tous les deux à trois ans.

Une forte résistance

Pin de Haguenau et de Wangenbourg au Nord de l’Alsace, je suis le roi des pins sylvestre, royal par ma hauteur jusqu’à 40 m mais aussi par les qualités de mon bois. Sinon, mon bois a des propriétés variables suivant mes origines et mes conditions de croissance.

Mon cœur rougeâtre est de meilleure qualité que mon aubier jaune périphérique.

J’offre une très forte résistance mécanique en compression, en flexion et aux chocs et suis finalement aisé à travailler : usinage, clouage, vissage, collage ne me posent pas de problème.

On m’utilise pour les charpentes classiques et lamellé-collé, pour la menuiserie du bâtiment, les parquets, la fibre d’emballage et la papeterie.

Les grosses billes fournissent du bois de déroulage pour panneau de contreplaqué.